
C'EST LA FAUTE À VOLTAIRE...
Quand nous nous sommes quittés le 29 juillet, allez savoir pourquoi, j'ai hérité d'une sacrée patate chaude: un « article »?! Un brûlot sur la « rencontre des cisteurs normands »... Voilà, la patate a refroidi, voire plus... Je vous la passe aujourd'hui, c'est indigeste comme du maligo*, à chacun son tour de plancher...
« Dans les mots croisés les mots se croisent et ils doivent se croiser sur une lettre commune. Dans notre jeu, ce n'était pas les mots qui se croisaient, mais des idées et des faits; les règles étaient donc différentes, et il y en avait fondamentalement trois. Première règle, les idées se relient par analogie. Il n'y a pas de règles pour décider au départ si une analogie est bonne ou mauvaise, parce que n'importe quelle chose est semblable à n'importe quelle autre sous un certain rapport. Exemple. Patate se croise avec pomme, parce que l'une et l'autre sont des végétaux de formes arrondies. De pomme à serpent, par connexion biblique. De serpent à gimblette, par similitude formelle, de gimblette à bouée de sauvetage et de là à maillot de bain, du bain au rouleau, du rouleau au papier hygiénique, de l'hygiène à l'alcool, de l'alcool à la drogue, de la drogue à la seringue, de la seringue au trou, du trou à la terre, de la terre à la patate. Parfait. La deuxième règle dit en effet que si tout se tient, le jeu est valable. De patate à patate tout se tient. C'est donc juste. Troisième règle: les connexions ne doivent pas être inédites, dans le sens où elles doivent avoir déjà été posées au moins une fois, mieux encore si elles ont été de nombreuse fois, par d'autres. C'est ainsi seulement que les croisements semblent vrais, parce qu'ils sont évidents. » Umberto ECO, Le Pendule de Foucault, chap.10, Malkhut
Je ne sais pas si le déferlement des mots ci dessus résume notre pratique à tous... Je ne sais pas si les pommes et les patates, les poires et les scoubidous-bidoos ont avoir avec nos désirs profonds de découvrir et notre curiosité maladive. Je ne sais pas pourquoi on peut trouver parfois un plaisir malin à tourner en rond pour des prunes, ou des trois fois rien... Si l'on doit préférer le plaisir enfantin d'enfiler un maillot de bain à celui tout aussi « puéril » de chercher, trouver, et « décapsuler » une boîte. Recherche, madeleine, temps perdu?... Non!...Gimblette... Pur plaisir! Je ne peux donc pas affirmer que les boîtes que l'on convoite sont des bouées de sauvetage, une drogue hygiénique. Sauriez vous dire, vous, pourquoi ça vous plaît de couper les cheveux en quatre, d'essayer de trouver le moyen de faire passer un chameau dans le chas d'une aiguille, et de trouver peut être, au bout du rouleau, le rapport entre la seringue et le trou? Et derrière les « smileys cliquables » de toutes les humeurs, sur les forums des premiers pas, les mystères dont nous nous délectons ne restent-ils pas entiers et très rassurants? ... Ils sont un outil formidable pour jouer, jouer encore et partager des mots. De bons mots, des doutes, des piques, des coups de gueule parfois, des clins d'oeil... Jusqu'au vrai coup dur. Là... le petit point jaune devient bien impuissant. Heureusement les cisteurs, eux, sont là.

J'ai rencontré le 29 juillet à Barfleur « des cisteurs normands », une bande hétéroclite de discrets et joyeux drilles, parfois timides, mais très avides de partager leurs sombres recherches, leurs petits coins d'ombre, leurs jardins secrets.
Cette journée m'a fait tomber des nues: « l'acte de cister » apparaît être une chose bien plus simple que tout ce que j'essaie « de charabier » plus haut!!!... Découvrir des lieux (et plus ils sont « tout près de chez vous » plus « c'est top »...!), inventer un spot, avoir envie, sortir... Enfin, c'est ce qu'on dit... Avec, quand même, au bout, et vous le dites aussi, l'idée compliquée d'aller vers les autres... Vous savez? La chaleur humaine... Bon... Maintenant à vous de trouver un rapport entre l'humain et la patate. Il y en a certainement un.
Sinon...
Pourquoi je ciste??? Je n'aime pas les mots croisés.
Aller... j'aime croiser les mots ...et je ciste pour les * * * *** !!!
Planter* et voir pousser... et cueillir* ...j'aime !
...je n'ai pas de jardin*, ou presque... Il paraît qu'il faut le cultiver!
m*
    
en haut : Le Petit vendeur de gimblettes, eau forte, Deuxième Livre des figures d'après les porcelaines de la Manufacture royale de France inventées en 1737 par M.Boucher:
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